le blog-note des indestructibles

Au revoir, Mininous!

Plus de deux mois après ma fausse couche, je peux enfin en parler ... ca a été un moment très dur physiquement mais aussi psychologiquement. Cette épreuve restera à jamais gravé en nous, je le considère comme un véritable deuil.

Cet article s'adresse surtout aux femmes afin de leur faire part de mon expérience sachant que moi aussi j'ai fait pas mal de recherches sur la toile et que beaucoup de témoignages ont pu me rassurer sur mon ressenti.

Au mois de mai, nous lançions officiellement nos "essais" bébé. Je ne pensais pas tomber enceinte dès le premier mois. j'étais super renseignée, date d'ovulation, symptômes et tout et tout. Seul hic, mon cycle irrégulier ne permettait pas de savoir une date d'ovulation certaine. Je ne voulais pas tout de suite faire une courbe de température.

Travaux pratiques, travaux pratiques!!!! pas de pression sur mon homme et moi je prends un super plaisir.

Premier week end de juin, je suis malade, genre gastro mais pas gastro! Qu'ai-je? une nuit, grosse douleur à un ovaire... Fred en rigolant me dit qu'un spermato cherche mon ovule! Et là bizarrement je me dis "mais oui, je suis enceinte!" je fais un test urinaire précoce qui se révèle positif. Joie! Un autre quelques jours plus tard se révèle négatif (normal, pas la même sensibilité) mais la prise de sang est positive.

Je me rends chez le médecin qui me fait faire une écho pour essayer de dater la grossesse.

Mes seuls symptômes: douleurs aux seins et fringales.

Annonce à mes parents à un mois de grossesse, frères, belles-soeur et belle mère. Cette dernière dira à Fred qu'elle est déçue car elle aurait préférée le mariage avant, qu'on est jeune (28 et 38 ans quand même!) et que "la pilule ça existe!". Crise de nerf de ma part, elle est peut-être vieille (86 ans) mais une telle réaction est horrible. Passons (mais moi ça me restera longtemps en travers).

Le 12 juillet, j'entame ma 7ième semaine de grossesse et je perds un peu de sang marron, pas trop mais je me rends quand même aux urgences. Echo, tout va bien, on s'attendrit avec Fred en entendant le coeur de notre Mininous - surnom qu'on a donnée à la crevette- le gynéco se veut rassurant. J'ai trop fait de voiture. On annule les vacances.

Le vendredi 18 juillet, je me lève de la sieste et vais aux WC. Et c'est le début de l'enfer: du sang, du sang qui ne s'arrête pas. Fred essaie de me rassurer comme il peut mais on file aux urgences. La gynéco se montre assez peu rassurante et mal lunée; echo et je comprends tout de suite que "mininous" va partir. Le coeur s'est arrêtée. La gynéco essaie de me "consoler", on choisit l'option médicamenteuse. Je manque de tomber dans les pommes...

Le week-end qui suit est difficile. Je réagis à peine à ce qui m'arrive. Je perds "Mininous" et le vois partir dans la cuvette. Pourquoi? je ne saurais jamais... peut-être les chromosomes mais est-ce vraiment ça? Ai-je fait une connerie? Aujourd'hui encore je continue à me poser cette question. J'évite le curetage.

L'entourage réagit sans connaître ma véritable douleur et m'enfonce alors dans un mustisme face à ce qui m'arrive. J'ai l'impression que je n'ai pas le droit de dire ce que je ressens, si je commence à en parler on me sort des reflexions à la con. OK, ça arrive souvent, OK, il faut mieux ça qu'il naisse malformé et je vous passe les autres réflexions. Je ne peux donc exprimer vraiment ce que je ressens. je le fais parfois à Fred mais par allusions.

On pars quelques jours en vacances, je voulais voir la mer. Ca me change les idées mais le retour est horrible. Je hais les femmes enceintes qui bizarrement sont très très nombreuses, je ne cesse de penser à ce petit être qui commençait à grandir en moi, un coeur qui battait s'est arrêté... J'en parle de plus en plus à Fred, il commence à comprendre ma douleur. Le 25 août, je vais faire une écho de contrôle et le gynéco trouve que mon endomètre est épais, une grossesse ne pourra pas y évoluer, je dois attendre mon retour de couche pour voir s'il redevient normal sinon curetage. Je suis démoralisée, moi qui pensais tourner la page.

Le week-end qui suit va enfin voir mes premières larmes coulaient, mes premiers pleurs. Nous sommes dans une fête, l'anniversaire de la nièce de Fred. Au dessert, des filles parlent bébé, de leur grossesse, se plaignent aussi. Et moi qui cogite, elles ne mesurent pas leur chance... je monte me réfugier dans notre chambre et devient une fontaine. Fred arrivera à me consoler. J'ai réalisé alors qu'il prenait conscience de ma douleur pressenti tout le mois.

Aujourd'hui, après ce week-end là et la reprise du boulot où des collègues jeunes mamans ont su m'écouter et m'aider, j'ai "tourné la page" même si notre "mininous" reste dans mon coeur.

Aux femmes qui sont en train ou viennent de vivre une fausse couche, parlez, dites ce que vous ressentez même si on vous sort de stupides réflexions.

 



03/10/2008
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